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jeudi 5 novembre 2009

Le pisse froid

Le pisse froid est vraiment compassé.

Pourquoi passé ?

Le monte en l'air

Quelle drôle d'expression.

Comme s'il était possible de descendre en l'air ! On monte en l'air et on descend en terre.
On parle souvent du monte en l'air mais jamais du  descend en terre, ce qui au fond est bien normal, car on n'est plus là pour en parler, si on est un descend en terre ça signifie qu'on est mort.

Le monte en l'air est une espèce de cambrioleur qui utilise les façades des demeures pour grimper et accéder aux intérieurs par les toits ou les fenêtres sans réveiller ses victimes, nous dit le dictionnaire.
Voilà une définition bien laconique pour une réalité qui l'est beaucoup moins.

Parce que vous croyez que le monte en l'air utilise les façades par plaisir ? Que nenni !
Avec la dérive sécuritaire aujourd'hui, on met des digicodes partout, et des portes blindées y compris aux placards, des fois que les enfants accéderaient au pot de nutella.

Cette évolution tue les petits métiers, et le cambrioleur est devenu monte en l'air la mort dans l'âme.
Nous y voilà, la mort, on peut donc en conclure qu'il y a du descend en terre chez le monte en l'air.
Vous qui me lisez avec vos principes moraux, je vous trouve d'une ingratitude folle.

Vous vous indignez. Mais qui vous a débarrassé du vase made in china avec les effigies de la Sainte Vierge que tata Jacqueline a gagné dans une kermesse à Lourdes et qu'elle vous a généreusement offert, qui ?
Et qui, dans la précipitation a glissé dans son sac le magnifique cendrier en coquillages qui se décollent offert par votre petit neveu Brandon ( votre sœur en effet passe beaucoup de temps devant les feuilletons américains), qui ?

Alors un ton plus bas s'il vous plait quand vous jugez de la moralité de ce petit billet.
Je vais aller plus loin et le dire clairement, monte en l'air ce n'est pas un métier...c'est un sacerdoce.
Ah non dites-vous ?

Et bien que faut-il penser alors de l'abnégation de cet homme qui avançant en âge et en rhumatismes continue à escalader la façade au péril de sa vie pour accomplir sa vocation ?
Vous y avez pensé, vous ?
Vous serez bien avancé s'il tombe. Qui vous débarrassera du vase de tata Jacqueline et du cendrier de Brandon ?
Je vous le demande.

Alors un peu de respect s'il vous plait pour ces petits métiers forts méconnus voire méprisés. Au risque d'être brutal je vous le dis sans ambages, quand le monte en l'air deviendra un descend en terre, il ne vous restera que vos yeux pour pleurer, mais ça sera trop tard.

Possible

Le tout est possible bien souvent est le cache misère du rien n'est faisable.

mercredi 4 novembre 2009

Materner

Je me suis souvent demandé comment s'écrivait le verbe materner, j'ai fini par trouver. La première lettre du mot est un grand Aime.

lundi 2 novembre 2009

Le pisse en l'air

Ça fait franchement mauvais genre d'être un pisse en l'air quand on n'est pas aux commandes d'un canon de 75.



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Nota : pisse en l'air est le surnom donné aux soldats de l'artillerie

dimanche 1 novembre 2009

Le suicide de l'oeuf

L'œuf en avait franchement marre, jamais considéré. Il n'y en avait que pour la meringue ou la mayonnaise.
 Mais au fond que seraient-elles sans lui ?

L'œuf se pencha par la fenêtre pour jeter un coup d'œil dans le jardin. Il la vit cette mère ingrate qui caquetait au milieu de la basse cour, toujours entrain de se faire remarquer de tirer la couverture à elle.

Elle avait beau s'agiter comme un beau diable (tiens encore une injustice, on n'a pas le droit peut-être de s'agiter comme un diable moche ?),  la question n'avait jamais été tranchée.
Qui de la poule ou de l'œuf apparut en premier.

Mais Madame faisait comme si.... Pour un peu, à la voir faire, on se serait cru dans Desperate housewive.
La vie décidément était trop injuste, elle pérorait dehors au soleil et lui se morfondait dans le noir et le froid coincé dans une boîte en carton.
On le sollicitait sans cesse pour produire, ces stupides meringues et mayonnaise, mais aussi gâteaux, sauces, et autres fadaises. Le seul bon moment c'était le lait de poule, où le très entreprenant rhum de la Réunion lui mettait des étoiles dans la tête en s'unissant à lui.
Mais c'était tellement rare avec la dictature du politiquement correct qu'il en était désormais convaincu, la vie n'avait plus guère d'intérêt.
Il sentit la chaleur intense monter jusqu'à lui. La poêle était brûlante. Il se laissa alors tomber dans le vide. Ce fut rapide. D'abord le fracas de la coquille qui éclate, puis le crépitement, et le feu le saisit instantanément.

Il n'a pas souffert. Et dire que ça ne ferait même pas un entrefilet dans le journal. Le plus injuste dans tout ça c'était l'indifférence générale, tout le monde se fichait bien pas mal des souffrances existentielles d'un œuf.

Heureusement pour lui, il n'était plus là pour le voir.