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mercredi 28 avril 2010

Le nerf honteux

Aujourd’hui c’est médecine sur Petex-Ra. Contrairement au précédent billet qui est un hommage, aujourd’hui il s’agit bien d’un petit texte ridicule et absurde.

Alors, le nerf honteux ? Vous ne savez pas ce que c’est ? Je vous rassure il y a deux jours moi non plus, mais entre temps j’ai rencontré mon médecin traitant ! Je connaissais son existence mais pas son nom. Non pas mon médecin traitant, le nerf !

Encore une définition relevant de la nosologie. Mais au fait, c’est probablement l’Académie de médecine qui a compétence en nosologie. J’imagine volontiers la séance du jeudi de cette docte assemblée composée de brillants professeurs tous vêtus de leur blouse blanche, et portant épée et bicorne.

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Et bien oui c’est une académie ! Alors épée et bicorne ! Ils peuvent toutefois s’en dispenser en salle d’opérations.

Une question m’habite je dois dire. Est-ce que l’âme de Monseigneur Lefebvre, grand défenseur de la burka mentale dans le catholicisme, planait ce jour là dans l’amphithéâtre ?
- Excuse-moi de t’interrompre, mais il n’y a pas une incompatibilité entre catholicisme et burka ?
- Pas du tout, enfin tout au moins ce catholicisme là. Comprends moi, nous sommes dans une société de mode et de l’éphémère, par conséquent j’utilise un mot que tout le monde peut comprendre, avec tout le mal que se donnent LCI et TF1 pour parler tous les jours de la burka, il faut bien saluer leur ténacité. Tout le monde sait à présent ce qu’est une burka. Par contre si j’avais indiqué qu’il s’agissait du fondateur de la Fraternité Saint Pie X, personne n’aurait compris.

Mais revenons au nerf honteux. As-tu remarqué ami lecteur à quel point je te soumets à un suspens haletant ?

Le nerf honteux est le nerf qui intervient dans le processus d’érection de la verge. Heureusement que vous l’avez Messieurs car ça permet à la dame que vous serrez dans vos bras, de constater que la profonde satisfaction que vous avez de la voir, n’est pas feinte.
Mais pourquoi diable ont-ils appelé ce nerf, nerf honteux ?????

De deux choses l’une, l’assemblée qui siégeait lors de cette séance avait une moyenne d’âge de 98 ans, ou ils étaient chargés comme des mules ! Il n’est en effet pas exclu que le Professeur Delagoutte, fils de viticulteur du Bordelais, rentrant de vacances de Margaux, soit arrivé ce jour là en camionnette plutôt qu’en taxi.
Je préfère cette deuxième explication, car j’imagine mal l’académie pudibonde, quand on connait les chansons de carabins éructées lors de soirées à faire rougir un légionnaire !

Mais connaissaient-ils le sens de honteux ?
Honteux trouve son origine dans le francique haujan qui signifiait honnir.C’est au XI ème siècle qu’il prend le sens de déshonneur et au XVI ème le sens de retenue.

Franchement ils ont tenus séance le 1er avril, c’est pas possible autrement !
Demandez voir à votre pénis s’il a envie que son nerf préféré fasse preuve de retenue !

Après réflexion à la limite de la ratiocination, il n’y a qu’une seule explication possible, les membres de l’Académie de médecine, tout au moins ceux qui ont siégé ce jour là, sont en fait de gros déconneurs.
Confondre honteux avec glorieux, non mais !
Il est vrai qu’ils avaient une circonstance atténuante, le Haut Médoc du Professeur Delagoutte.

vendredi 2 avril 2010

Les feux de la vie à l’hôpital

Tiens une nouvelle série démarre sur Petex-Ra.
Et bien non, une fois n’est pas coutume pas de texte ridicule et encore moins absurde sur Petex – Ra. Je me suis absenté depuis quelques jours. A présent je me repose loin d’Internet, des tchats et des réseaux sociaux pour ma plus grande tranquillité.
J’ai décidé de vous parler aujourd’hui des infirmières. Je les ai beaucoup fréquenté ces derniers jours. On ne parle jamais d’elles, et pourtant……
Les enfermiers sont apparus en 1288, non pas dans les hospices mais dans la langue française. L’enfermier était celui qui s’occupait des infirmes.
Cette forme archaïque s’est constituée sur le latin in firmus qui signifiait qui n’est pas en forme au moral comme au physique.
Finalement une seule locution réunit parfaitement l’infirmière et son patient, le malade qui n’est pas en forme au moral comme au physique, et l’infirmière qui est très en forme au moral comme au physique pour s’occuper du premier.
Finalement ce binôme éphémère qui unit ces deux êtres c’est un peu l’art du “deviens ce que je suis”.
Transmetteur d’énergie, transmetteur de vie, l’infirmière navigue dans les méandres de la souffrance sans indifférence et sans émotions excessives pour pouvoir ramener là haut, vers le ciel toujours plus bleu de la destinée humaine. On appelle cela la compassion.
Fatiguée, stressée, en difficulté de vie comme ça peut nous arriver à tous, elle n’en laisse rien paraître, le geste est précis, sûr et technique.
C’est un métier me dira –t-on. Que répondre à cette tautologie ?
Oui c’est un métier et quel métier, fait de précision et de responsabilités. Mais que dire de cette jeune femme aux yeux bleus mer du sud qui entre dans votre chambre à 6 heures du matin et qui vous demande, avec le plus beau sourire du monde, “ comment ça va ?”. Très curieusement on s’entend lui répondre “ ça va et vous ?” même si après avoir passé plusieurs heures en salle d’opération, on ressemble au ballon du dernier France – Angleterre.
C’est un métier ce sourire ?
Nos sociétés autistes qui ont décidé de rejeter les valeurs pour s’inscrire dans la culture de l’éphémère et des modes ne peuvent empêcher l’existence de niches d’humanité, et les infirmières le plus souvent en sont les officiantes.
Et les médecins dans tout ça ?
Pour de multiples raisons qui tiennent à mon histoire de vie, j’ai souvent eu des relations mitigées avec les médecins, entre l’omnipotent qui pense déchoir en communiquant, et le tiroir caisse qui évalue quantitativement les affections en fonction du prix de la dernière berline de luxe qu’il faut avoir, j’ai souvent navigué entre colère et rejet de cet univers si particulier.
Et puis il y a les autres, mes rencontres récentes, mon généraliste pétri d’humanité avec lequel on prend le temps de parler d’Harlan Coben, et ces deux spécialistes qui m’ont pris en charge pour me remettre en selle à un instant où la force de vie m’a lâché. Tous deux sont très loin des clichés que j’évoquais auparavant. Leur expertise est immense mais je n’aurai pas le mauvais goût de les qualifier d’experts, ils n’en ont pas besoin, ils sont au delà. Eux, et j’ai une pensée particulière pour celui qui m’a opéré, observent, analysent, déduisent, décident, tranchent et coupent, combattent l’ennemi avec pour seule mission de rendre la vie à celui qui s’abandonne totalement, sans concession possible, entre leurs mains.
Et dire que certains veulent faire, font, une gestion exclusivement comptable de la médecine hospitalière. Que voulez vous, des hommes sans âme il y en a toujours eu.
Il y a des jours comme ça, où on rencontre des toubibs, des vrais, des tueurs de mort, cette chienne infâme que je hais car elle est une insulte à l'intelligence. J’ai eu cette chance de croiser la route de tels hommes qui se sont occupés de moi. La vie fait toujours des cadeaux encore faut il les voir.
Le tueur de mort et l’insuffleuse de vie nous ramènent toujours sur le petit sentier qui descend de la colline pour aller vers la mer.
A tous deux, tueur de mort et insuffleuse de vie, je vous dis juste simplement, merci.