Sens de lecture

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samedi 30 octobre 2010

Mammouthon

Un peu de paléontologie aujourd’hui ça ne peut pas faire de mal, non ?

Le mammouth, est un animal à la fois réel, proboscidien qui s’est éteint à la toute fin du Pléistocène, et véritable mythe, en effet que n’a t-on accolé au mot mammouth. C’est ainsi que cette vénérable institution qu’est l’Education Nationale s’est faite appeler “mammouth” par un ex ministre qui en fut un autre. Un avion gigantesque, une structure impressionnante se voient rapidement qualifiés de mammouthesque tant l’animal était imposant.

A dire vrai c’est très exagéré. La pléthore de superlatif nous conduit quelques fois à une outrance de propos peu conforme à la réalité. Tenez, certains allant un peu vite en besogne, se laissent aller à dire avec violence, “ les hommes politiques sont tous des salauds”. Je trouve que c’est franchement excessif pour parler d’un corps juste routinier dans ses pratiques afin de conserver des avantages acquis. J’y pense ne pourrait-on pas à leur tour les qualifier de mammouths tant leurs pratiques sont d’un autre âge, celui d’avant la nuit du 4 août ?

Mais au fait revenons à nos moutons, ce qui est un comble, d’où vient le nom mammouth ?

Le mammouth apparait dans le langage, au XVII ème siècle. L’origine du mot est mal cernée. On pense qu’elle viendrait de Russie, mais ses sources seraient à chercher chez les Lakoutes de Sibérie. Partant de là on peut penser que Ma signifie terre, et mut, la taupe. En gros le mammouth est une taupe de terre ?!?!?!

Ah bon, parce qu’il existe des taupes de mer ?

De là à penser que les Lakoutes se sont payés la tête des russes, il n’y a qu’un pas !

 

- Dis, tu sais où tu vas dans cette affaire ?

- Bien sûr que non, mais ce n’est pas grave, n’est-ce pas le slogan du site, le blog qui ne sait pas où il va, mais il y va quand même.

- Oui ben tu flottes !

- Ce n’est pas de ma faute. C’est de la faute de ma nièce.

 

Elle vient de mettre au monde des jumeaux, deux charmants bambins qui à la naissance avaient la taille de Jonah Lomu à un an !!! Bien sûr elle n’a rien trouvé de mieux à faire que les surnommer les mammouthons ! Elle s’en fiche elle, si après l’auteur des Petex-Ra il rame comme un malade ! Ingrate !

Elle aurait pu choisir les angelots, en même temps, avec le billet que j’aurai fait, je me serai fait exécuter par les intégristes de tout bords. Ou encore les petits papillons d’amour, heu…… je passe !

Et pourquoi pas le très classique, crevette. Avec mon amour de la mer, sur les crevettes je parvenais à en faire trois pages !!!!

Non, elle a choisi les mammouthons !

En tout cas vous n’avez pas idée à quel point ils sont beaux ces petits mammouths, normal ils sont de ma famille, et quand on connait le tonton….

Tiens à ce propos il faut que je me dépêche, j’ai rendez vous ce soir avec Apolline sur ma méridienne.

Nos mammouthons d’amour tout le monde les aime déjà. Je vais enfin les voir demain soir. Ils s’appellent Mahé et Loup, c’est joli n’est-ce pas ?

Mes petits zamours, grand tonton il écrit beaucoup de bêtises avec lesquelles il pense faire sourire donc pas de passe droit, vous n’y échappez pas, mais promis si j’avais été poète, je vous aurais fait  une petite bricole de 10 000 vers au moins.

En entendant, le verre je l’ai déjà levé à votre santé.

Une belle aventure vous attend, vous allez hisser la grande voile pour partir sur cette mer fabuleuse qu’est la vie. C’est un voyage qui n’est composé que de découvertes, d’apprentissage, et de rencontres aussi.

C’est à une épopée indicible et personnelle à laquelle vous serez conviés. Maman et Papa seront là pour vous apprendre le voyage jusqu’au jour lointain où vous serez assez grands pour tracer par vous même la route sur l’océan de votre choix, mais ils resteront à tout jamais votre havre.

Je vous souhaite la bienvenue dans la grande aventure de la vie qui désormais s’offre à vous, je vous aime mes amours.

Bon cela étant mes petits chéris, bientôt les vacances sont finies, en janvier on commence l’entraînement de rugby !

Non ?

Bien sûr !  Trois mois c’est assez vieux pour commencer !

samedi 16 octobre 2010

Enceinte

Aujourd’hui je vais vous parler du mot enceinte.
Apolline ?
 
Non, vous n’y êtes pas du tout.  Je sais bien que tous les matins la première chose que vous faites en vous levant, c’est vous précipiter sur l’ordinateur pour venir voir les Petex-Ra. Attention aux addictions ! Vous n’avez pas bien suivi, relisez le billet plus bas, Apolline n’est pas encore venue sur ma méridienne. Je ne sais pas si on ne m’a pas bien expliqué, mais à distance…
Ou alors vous me prenez pour le Saint Esprit, de vous à moi en confidence, je vous assure que c’est un honneur largement immérité.
 
Enceinte décrit l’état d’une parturiente qui ne l’est pas encore comme la délivrance n’est pas survenue. J’ai l’art de faire simple, n’est ce pas ?
Les habitués, je le sens, commence à piaffer d’impatience. Dans un instant une clameur va s’élever, et on va entendre Etumos, Etumos, Etumos !
Bon d’accord on va aller faire nos dévotions à la déesse des mots.
 
Enceinte apparait au VII ème siècle dans le bas latin sous la forme incincta elle même déclinée du latin inciens, la locution signifiait entourée d’une ceinture.
Entourée d’une ceinture signifie circonscrit, délimité, et entre totalement en opposition avec le mot même de liberté. Ce n’est pas faux. Une femme enceinte bénéficie d’une liberté limitée dans ses mouvements, voire ses déplacements, compte tenu de son état.
 
Au fond disons-le, la femme enceinte malgré les joies que son état peut lui procurer quand elle n’est pas malade, n’aspire qu’à une seule chose surtout vers la fin, devenir une parturiente, c’est à dire une femme qui accouche afin de vivre sa délivrance. En effet délivrance vient du latin liberare qui signifiait mettre en liberté.
 
Alors on se résume, tout d’abord on est content, puis très vite on s’aperçoit qu’on est ceint de tout côté par un manque de liberté total, mais enfin on finit par vivre une véritable libération en mettant un terme à un état devenu extrêmement pesant. C’est en effet un peu ça l’histoire de la mater…
 
- J’ai entendu ! Je vous préviens j’ai entendu ! Qui a dit ça ? Qui a dit que la délivrance était pour avril 2012 ? Mais enfin, un peu de tenue je vous prie, je parle de la maternité !
- Mais arrête, personne n’est dupe !
- Tonton Gustave ? C’est la première fois que tu apparais sur ce blog.
- Je sais bien tu n’en as que pour ta tante Jacqueline, et moi je sens le gaz ? Au fait, c’est qui cette Apolline ? Elle a de jolies gambettes ?
- Tonton arrête. Je te rappelle que le blog est ouvert à tous, donc aux mineurs. je t’en parlerai en privé.

Amis lecteurs, je vous prie d’excuser l’arrivée intempestive d’Oncle Gustave, mais quand vous connaitrez tous les membres de ma famille, vous compatirez.
 
Et bien non, dans cette explication sur le mot enceinte, il n’y a pas de message destiné à Apolline et encore moins d’intention politique. Bon en même temps je ne peux pas vous empêcher de penser !
 
C’est juste un petit billet clin d’œil destiné à quelqu’un que j’aime énormément, la copine de Cookie le mangeur de sauterelle, qui attend avec impatience désormais une délivrance proche :-)

mardi 12 octobre 2010

Amour contrarié

La brosse à dents se morfondait sur son support électrique. Elle trônait bien en vue sur la tablette de verre juste sous un spot halogène. Elle savait qu’elle était une privilégiée, les feux de la rampe c’était pour elle. Quand l’interrupteur de la brosse donnait le La, elle s’activait sur sa scène buccale avec frénésie, elle y mettait tout son cœur.
Un esprit chagrin eut pu dire, bof elle brossait, quoi ! Un commercial l’aurait plutôt qualifié de révélatrice de sourire. Question de point de vue !

Elle s’en fichait éperdument. La seule chose qui comptait pour elle, c’était le spectacle. Danser sur la scène des dents et des gencives était un ravissement, elle avait la chance de faire ce qu’elle aimait, adéquation parfaite entre le rôle, le destin, et l’envie. Elle n’est pas belle la vie ?

Et bien au fond pas tant que ça. La brosse à dents n’ignorait pas que sa situation en pleine lumière faisait bien des envieux. Tiens par exemple, le coton tige. Enfermé dans un sachet en plastique au fond d’un placard obscur, il ne voyait jamais la lumière, et peut-on vivre sans lumière ?

Elle n’osait même pas penser à la poubelle en inox située au dernier sous sol, sous le lavabo. Bien sûr elle faisait partie des sans grades, ceux qu’on ne voit jamais. Néanmoins, elle savait bien que sans la poubelle elle ne pourrait pas continuer à briller ainsi en pleine lumière. Les machinistes obscurs ont un rôle indispensable dans le théâtre de la salle de bain.

Malgré tout la brosse à dents était anxieuse, perplexe. Certes son métier lui donnait bien des satisfactions, mais elle le savait éphémère, très éphémère, comme ce papillon qui nait le matin et meurt le soir. Certes ce métier donne du plaisir aux spectateurs, mais on y vieillit très vite, et elle ne savait pas de quoi l’avenir serait fait.
Elle se doutait bien qu’elle aussi comme tant d’autres avant elle finirait en bas, au dernier sous sol, dans la poubelle, sous le lavabo. Mais après ? Oui mais après.

Y a-t-il une vie après la poubelle ? Que devient-on ? Où va t-on ? existe t-il une vie postérieure, réincarnation en bouchon de bouteille de bourbon ou en laine polaire ? Personne ne le sait, personne n’en est revenu. La brosse à dents était profondément angoissée face à toutes ces questions sans réponses. Alors elle se complaisait dans son rôle de jeune écervelée qui gigotait de la gambette sur l’émail des dents. Les autres ne savaient pas qu’une fois éteints, les projecteurs laissent la brosse à dents seule avec ses questions existentielles.

Et puis, ce n’est pas tout.

Elle l’avait vu un jour sortir du tiroir du petit meuble bas, dans le fond de la salle de bain, un endroit auquel elle n’aurait jamais accès. Elle en ressentit un choc violent au creux de l’estomac. La brosse à cheveux !

Sûre d’elle, viril, oui la brosse à cheveux reste de genre féminin même si l’individu est un mâle, c’est comme pour les orques. Elle était tellement belle avec son manche en bois sombre et sa chevelure régulière, noir de jais, coupé à ras, que la brosse à dents en tomba instantanément amoureuse. Elle aurait aimé se lover contre son torse puissant, mais les conventions sociales ne le permettent pas. Depuis quand une brosse à dents et une brosse à cheveux s’unissent-elles pour le meilleur et le meilleur ? Jamais. Ça n’arrive jamais, et si ça survient ce sont toujours des unions clandestines pour le pire et le pire.

Il vivait dans un autre monde, celui des biens nés,  celui de ceux qui savent qu’ils ont le temps pour eux. Bien entretenues, Chronos n’a aucune prise sur les brosses à cheveux. Pour peu qu’elles aient la chance d’appartenir à un chauve, alors là, c’est l’éternité ou presque qui s’offre à elles. La brosse à dents savait bien que ses jours étaient comptés.  Sa durée de vie n’était guère de plus de deux mois, quelques fois trois si celui qui la possédait n’appuyait pas trop fort sur les dents.

La brosse à dents devait oublier ces idées un peu noires. Il fallait qu’elle se repose pour son show de 23 heures. Elle aimait bien jouer en nocturne, le public est plus attentif, moins agité. Consciencieuse, elle se ressaisit, mais au fond d’elle, elle était très triste en pensant à la brosse à cheveux. Décidément il est bien difficile d’avoir des amours heureuses quand on est une brosse à dents. On prend les artistes pour des gens superficiels et égocentriques, mais ils ont un petit cœur qui bat comme tout le monde. La brosse à dent en était la preuve.

Elle décida d’oublier ses idées un peu tristes, mais se dit, et si c’était vrai, si après la poubelle, il existe quelque chose, si c’était vrai qu’on se retrouve sous une forme ou une autre, alors j’aimerai bien être réincarné en peigne, et peut-être enfin pourrai-je vivre des amours heureuses avec ma brosse à cheveux.

lundi 11 octobre 2010

Atermoyer

Bientôt vous allez tout connaître de ma vie. Je vous ai parlé de Tata Jacqueline, mais si vous savez bien, la reine de la blanquette de veau. En plus si vous suivez,ce n’était pas la première fois que j’en parlais, je vous ai déjà expliqué qu’elle avait eu de nombreux maris. Aujourd’hui je vais vous parler d’Apolline, une charmante damoiselle qui m’émeut avec délice. Peut-être pensais-je à elle quand j’ai formulé ma définition du nerf honteux.

Apolline est charmante. Oui je sais je l’ai déjà dit, mais les bonnes choses supportent la répétition. Apolline est enjouée, amusante, délicieuse, en bref Apolline me ravit. J’aime beaucoup la rencontrer et discuter avec elle, même si j’ai un peu de mal à me concentrer sur mes arguments, tant les siens sont particulièrement marquants, tout en pleins et en déliés quand elle se penche pour prendre sa tasse de café.

Si si, ne croyez pas, nous discutons, et le langage des yeux je vous l’assure est un vecteur de communication comme un autre. Mes origines latines font que j’aimerai enrichir mon propos en utilisant aussi le langage des mains, mais c’est une autre histoire.

Apolline sourit tout le temps mettant ainsi en valeur son regard espiègle. J’adore les petites rides naissantes au coin de ses yeux quand elle sourit, ça lui donne un charme fou.
En plus vous voulez que je vous dise, Apolline sent bon. Sa peau porte en elle la marque d’un cocktail subtil d’essences méditerranéennes et de soleil, un vrai ravissement.

Avec tout ça j’aimerai bien aller plus avant dans la discussion avec elle. je l’inviterai bien à partager ma méridienne, celle sur laquelle je m’installe pour lire. Il est bien connu que la promiscuité favorise le rapprochement des neurones, rapprochement indispensable pour une conversation de qualité. 

Mais enfin ! je vous en prie à quoi pensiez-vous ?

Apolline ignore ma méridienne et reste ostensiblement campée dans son fauteuil club anglais ! Cela étant le fauteuil club, disons le, n’est pas inintéressant. Très confortable pour une conversation approfondie, il permet d’être à l’aise quand on se cale bien au fond, ce que ne manque pas de faire Apolline. Ses arguments d’ailleurs n’en sont que plus probants tant sa jupe a tendance à remonter quand elle s’installe confortablement.

Pour tout vous dire, je prends plaisir à discuter avec Apolline mais ces derniers temps, ses atermoiements finissent par me déranger quelque peu.
Non ! Elle ne minaude pas, elle atermoie !
Ce n’est pas pareil. 

Atermoyer vient du vieux français termoyer qui signifiait, vendre à terme. Le verbe a pris aujourd’hui le sens de chercher à gagner du temps, remettre à plus tard. En droit il signifie qu’un créancier accorde un délai à son débiteur.
Alors comme ça coquine, il s’agit juste de remettre à plus tard, heu….. pas trop tard quand même !

Je viens de découvrir le sens de ce verbe qui lui sied à merveille. Au fond si j’ai bien compris et pour faire court,c'est sa façon à elle de me dire avant l’heure c’est pas l’heure et après l’heure c’est plus l’heure.

Dis Apolline, tu m’offres une montre ? Je te rappelle quand même que le 30 octobre il est hors de question que je recule d’une heure ! Je reste à l’heure d’été, non mais !