Bientôt vous allez tout connaître de ma vie. Je vous ai parlé de Tata Jacqueline, mais si vous savez bien, la reine de la blanquette de veau. En plus si vous suivez,ce n’était pas la première fois que j’en parlais, je vous ai déjà expliqué qu’elle avait eu de nombreux maris. Aujourd’hui je vais vous parler d’Apolline, une charmante damoiselle qui m’émeut avec délice. Peut-être pensais-je à elle quand j’ai formulé ma définition du nerf honteux.
Apolline est charmante. Oui je sais je l’ai déjà dit, mais les bonnes choses supportent la répétition. Apolline est enjouée, amusante, délicieuse, en bref Apolline me ravit. J’aime beaucoup la rencontrer et discuter avec elle, même si j’ai un peu de mal à me concentrer sur mes arguments, tant les siens sont particulièrement marquants, tout en pleins et en déliés quand elle se penche pour prendre sa tasse de café.
Si si, ne croyez pas, nous discutons, et le langage des yeux je vous l’assure est un vecteur de communication comme un autre. Mes origines latines font que j’aimerai enrichir mon propos en utilisant aussi le langage des mains, mais c’est une autre histoire.
Apolline sourit tout le temps mettant ainsi en valeur son regard espiègle. J’adore les petites rides naissantes au coin de ses yeux quand elle sourit, ça lui donne un charme fou.
En plus vous voulez que je vous dise, Apolline sent bon. Sa peau porte en elle la marque d’un cocktail subtil d’essences méditerranéennes et de soleil, un vrai ravissement.
Avec tout ça j’aimerai bien aller plus avant dans la discussion avec elle. je l’inviterai bien à partager ma méridienne, celle sur laquelle je m’installe pour lire. Il est bien connu que la promiscuité favorise le rapprochement des neurones, rapprochement indispensable pour une conversation de qualité.
Mais enfin ! je vous en prie à quoi pensiez-vous ?
Apolline ignore ma méridienne et reste ostensiblement campée dans son fauteuil club anglais ! Cela étant le fauteuil club, disons le, n’est pas inintéressant. Très confortable pour une conversation approfondie, il permet d’être à l’aise quand on se cale bien au fond, ce que ne manque pas de faire Apolline. Ses arguments d’ailleurs n’en sont que plus probants tant sa jupe a tendance à remonter quand elle s’installe confortablement.
Pour tout vous dire, je prends plaisir à discuter avec Apolline mais ces derniers temps, ses atermoiements finissent par me déranger quelque peu.
Non ! Elle ne minaude pas, elle atermoie !
Ce n’est pas pareil.
Atermoyer vient du vieux français termoyer qui signifiait, vendre à terme. Le verbe a pris aujourd’hui le sens de chercher à gagner du temps, remettre à plus tard. En droit il signifie qu’un créancier accorde un délai à son débiteur.
Alors comme ça coquine, il s’agit juste de remettre à plus tard, heu….. pas trop tard quand même !
Je viens de découvrir le sens de ce verbe qui lui sied à merveille. Au fond si j’ai bien compris et pour faire court,c'est sa façon à elle de me dire avant l’heure c’est pas l’heure et après l’heure c’est plus l’heure.
Dis Apolline, tu m’offres une montre ? Je te rappelle quand même que le 30 octobre il est hors de question que je recule d’une heure ! Je reste à l’heure d’été, non mais !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire