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mercredi 7 décembre 2011

Charnel

Il est vingt trois heures passés. Certains à cette heure prennent une verveine menthe, moi je prends quelques mots. Après une harassante journée, je m’installe face à mon clavier, je n’ai pas fait mes gammes et j’en éprouve une frustration.
Oui, et bien je me demande encore où ce mot va m’emmener. Vous n’auriez pas un truc pour m’éviter de m’embarquer dans des galères pareilles ?

Charnel. Je palpe, je caresse, je provoque mais le mot me bloque. Il n’évoque que trop pour en faire un petit commentaire. Je ne sais plus à quel sein me vouer, mais Apolline va bien.

Le blog est ouvert à tous, il ne m’est pas possible de me lâcher, dire que certains s’imaginent que je ne sais pas faire, s’ils savaient…

Et puis finalement, quel serait l’intérêt ? Au bal des faux culs notre société est reine, alors pourquoi transgresser, pour des sots dont la fatuité ne leur permettrait pas de comprendre ?

- Dis !
- Ta gueule Tonton Gustave !
- Non, ce n’est pas Tonton Gustave, c’est Tata Jacqueline. Pourquoi bloques-tu sur ce mot ?
- Je n’en sais rien Tata. Et puis ne me gonfle pas, toi qui a eu vingt cinq maris ou presque !
- Tu t’enferres mon garçon, tu te laisses piéger par les conventions, mais tu sais quelques fois les requins se déguisent en sirènes, et les loups en Petit Chaperon Rouge, et tu te laisses prendre à ça, toi le Petex-Ra ?


Elle n’a pas tort tata finalement.

Charnel, comme éternel. Arrête de rêver, tu regardes trop les soap opera. Ca se voit que tu ne connais pas les lois de l’évolution !

Le charnel ça doit avoir du corps, de la mâche, du bouquet, du parfum, en somme une symphonie adressée à des dieux païens qui révèlent plus que leur successeurs au cul coincé.

On en est loin. Ceux que ce mot fait fantasmer, ont oublié que le charnel est lié au plaisir, et ne dit-on pas sérieux comme le plaisir. Et sérieux, ça vous fait rêver, vous ?

Oui je sais, il y a des auteurs qui ont magnifiquement bien décrit le charnel, et d’autres qui s’y essaient tous les jours mais qui n’ont aucun talent pour ça. Ils s’autoproclament auteurs, et commettent deux ou trois verbeuses bluettes sur le sujet, tout juste capables de faire frissonner de jeunes pubères qui s’encanaillent en recherchant l’émoi dans des écrits faussement interdits.

Mais le charnel ne se livre pas au travers des mots, ils sont trop pauvres pour décrire les sensations. Gajeure n’est-ce pas ? Comment puis-je alors vous en parler ?

Au fond le charnel et Dieu c’est un peu pareil, ils ne peuvent que se ressentir et on ne peut en parler. Je blasphème, pensez-vous ? Pensez donc !

Charnel nous vient du latin ecclésiastique carnalis qui qualifiait le corps par opposition à l’esprit. Opposition, c’est bien l’Eglise ça !
Et après vous voulez que ceux qui suivirent, ne parlèrent pas de la chair en opposition à l’Eglise ?

Seule la transgression à l’ordre moral permettait de s’exprimer sur le sujet. Putain de pêché originel, que l’opposition  créée par l’institution religieuse !

Sade qui traumatisé de n’avoir jamais pu baiser sa mère souilla l’orgasme en l’associant à la souffrance. Casanova un people pervers, transcenda sa déchéance pour en faire une représentation acceptable, et Don Juan n’en parlons pas, tant il était effrayé par les femmes.
Sévère pensez-vous ? Je ne sais pas, je n'ai jamais eu beaucoup de respect pour les hommes qui n'aiment pas les femmes. Et puis Apollinaire a tellement plus de talent.

- Non Apolline, je ne parle pas de toi. Enfin..si, un peu...indirectement.

Vous trouvez vraiment que ces auteurs parlent de la chair ? Ils narrent avant tout leur malaise profond face à la féminité.

Allez va, il n’est pas possible de parler de la chair, alors je m’en vais lire le Jeou P’ou T’ouan, La chair comme tapis de prière.

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