Sens de lecture

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jeudi 23 décembre 2010

Inventaire dans un pré vert


Chair
amoureux apaisés par l’instant
toujours recommencé
jamais retrouvé
fleur vénéneuse obséquieuse
déchirure irréelle

Lumière et Mer


ruines abandonnées
digitale mortelle
soleil noir
abyme
casser le pot de miel
sortir de la glace

Lumière et Mer

un fouet cruel et sadique
un ciel définitivement obscurci
un verre de vinaigre à boire
du sang coulant d'une plaie profonde
les entrailles du Styx en décomposition
univers fétide

Lumière et Mer

une aile de papillon
un nuage qui s’évanouit
une graine de sénevé qui perce la terre de son bourgeon      
le cri de l’orque priant l’univers
le rayon de soleil sur la paupière
la chaleur qui envahit la peau

Lumière et Mer

l’encre qui pulse comme le sang dans la veine
la respiration qui s’accélère comme celle d’une jouvencelle
l’enfer relégué dans le néant d’une autre vie
les poumons qui s’ouvrent pour accueillir le souffle
le torrent qui vivifie
la lumière qui émane de l’intérieur

Lumière et Mer

les mains qui se touchent
les corps qui s’enchantent
les souffles qui se mêlent
la musique des cieux
le temple épousé
l’éternité retrouvée
la chair

Lumière et Mer.

Electra Glide de Noël

Jo roulait depuis des heures. Ils avaient fait plusieurs haltes. Il commençait à être fatigué.

Ils avaient quitté Detroit depuis deux jours, bientôt ils arriveraient à Monterey. Mary commençait à être vraiment fatiguée.

Chienne de vie, pensa Jo. Ils avaient tout pour être heureux. Son entreprise marchait bien. Jo était charpentier. Il employait dix ouvriers, ils construisaient des maisons en bois. Ils n’avaient pas leur pareil pour monter les ossatures en un temps record. Le carnet de commandes était plein. Ses gars se donnaient à fond. Il faut dire que Jo était un bon patron. Ils leur payaient les assurances maladie, les caisses de retraite, sans compter les bonus. Tout allait bien, et puis il y eut la crise. Epiphénomène, pensa –t-il tout d’abord, et puis il dut se rendre à l’évidence, c’était plus grave.

Des légions entières envahissaient les nations, les légions de la spéculation, esclaves fidèles de leur démon et maître tout puissant l’argent. La colonisation des nations libres fut imperceptible au début, puis peu à peu les incidents apparurent et se multiplièrent. Ces légionnaires étaient sans pitié tant leur empire était tout puissant. Les structures des états colonisés se modifièrent, et ainsi se fragilisèrent, puis se fut les coutumes qu’ils modifièrent, et ainsi toute la diversité du monde tendait vers l’uniformisation. Des officines dirigés par des serviteurs proche du démon notaient même les provinces conquises, une mauvaise note accélérait leur destruction, et bien sûr ces fermiers généraux s’enrichissaient copieusement sur la misère des autres. Les peuples colonisés s’appauvrissaient de plus en plus, sombraient dans l’incertitude, puis dans la précarité, et enfin la résignation. Les entreprises fermaient les unes après les autres et les gens perdaient tout ce qu’ils avaient, jusqu’à leur maison.

Les commandes se raréfièrent, et Jo comme d’autres avant lui du fermer son entreprise, et à son tour perdit tout ce qu’il avait.

Avec Mary son épouse, ils décidèrent alors de partir vers Monterey dans le sud ouest. Il avait pu seulement sauver son Electra Glide du naufrage. Bien sûr le pick-up aurait été plus pratique surtout dans l’état de Mary, mais les serviteurs des légions de la régression l’avait saisi.

Jo avait roulé sans à-coup pour préserver Mary.  Il savait bien qu’il devait trouver un endroit pour se poser. Mary était épuisée et proche de la délivrance. Pas moyen de trouver un motel pour les accueillir, soit ils étaient pleins, soit ils ne voulaient pas accueillir de bikers. Si ça continuait ainsi, il leur faudrait trouver refuge dans une grotte, ou une étable abandonnée.

On était proche de Noël. Jo se rappelait des Noëls de son enfance quand toute la famille était réunie autour de valeurs essentielles et que la terre où il vivait porter le nom de civilisation. Aujourd’hui elle était morte car le démon qui régnait sur le monde l’exigeait. Pour le moment la seule préoccupation de Jo était de trouver un endroit pour que Mary puisse se reposer.

Plus tard quand ils seraient à Monterey, il espérait pouvoir redémarrer une nouvelle vie. Bien sûr plus rien ne serait comme avant. On réduisait de plus en plus les gens à rien, mais ses cousins Mel, Balthus, et Gasper avaient promis de venir l’aider. Gas devait ramener des vêtements pour le bébé, Mel du matériel pour construire une petite maison en bois sur un terrain de la famille, et Balthus qui avait quelques économies avait proposé de donner un peu d’argent pour redémarrer dans la vie.

Dire que si tout avait continué comme avant, son enfant aurait pu devenir charpentier. Que ferait-il plus tard ? Difficile à dire, tant le monde était incertain. Comment allait-il évoluer ? Nul ne savait, dans deux mille ans sûrement les historiens sauront. Les hommes se seront peut-être libérés de cet obscurantisme, Jo l’espérait, c’était la seule chose qui lui restait.  Et si son enfant devenait pasteur pour éclairer et guider les gens de sa paroisse ? Pasteur ça serait pas mal. Peu importe, pensa Jo, il voulait qu’une chose pour son enfant, un trésor que le démon qui dominait le monde ne pourrait jamais soumettre, l’éveil de la conscience.

Joyeux Noël à tous.

samedi 30 octobre 2010

Mammouthon

Un peu de paléontologie aujourd’hui ça ne peut pas faire de mal, non ?

Le mammouth, est un animal à la fois réel, proboscidien qui s’est éteint à la toute fin du Pléistocène, et véritable mythe, en effet que n’a t-on accolé au mot mammouth. C’est ainsi que cette vénérable institution qu’est l’Education Nationale s’est faite appeler “mammouth” par un ex ministre qui en fut un autre. Un avion gigantesque, une structure impressionnante se voient rapidement qualifiés de mammouthesque tant l’animal était imposant.

A dire vrai c’est très exagéré. La pléthore de superlatif nous conduit quelques fois à une outrance de propos peu conforme à la réalité. Tenez, certains allant un peu vite en besogne, se laissent aller à dire avec violence, “ les hommes politiques sont tous des salauds”. Je trouve que c’est franchement excessif pour parler d’un corps juste routinier dans ses pratiques afin de conserver des avantages acquis. J’y pense ne pourrait-on pas à leur tour les qualifier de mammouths tant leurs pratiques sont d’un autre âge, celui d’avant la nuit du 4 août ?

Mais au fait revenons à nos moutons, ce qui est un comble, d’où vient le nom mammouth ?

Le mammouth apparait dans le langage, au XVII ème siècle. L’origine du mot est mal cernée. On pense qu’elle viendrait de Russie, mais ses sources seraient à chercher chez les Lakoutes de Sibérie. Partant de là on peut penser que Ma signifie terre, et mut, la taupe. En gros le mammouth est une taupe de terre ?!?!?!

Ah bon, parce qu’il existe des taupes de mer ?

De là à penser que les Lakoutes se sont payés la tête des russes, il n’y a qu’un pas !

 

- Dis, tu sais où tu vas dans cette affaire ?

- Bien sûr que non, mais ce n’est pas grave, n’est-ce pas le slogan du site, le blog qui ne sait pas où il va, mais il y va quand même.

- Oui ben tu flottes !

- Ce n’est pas de ma faute. C’est de la faute de ma nièce.

 

Elle vient de mettre au monde des jumeaux, deux charmants bambins qui à la naissance avaient la taille de Jonah Lomu à un an !!! Bien sûr elle n’a rien trouvé de mieux à faire que les surnommer les mammouthons ! Elle s’en fiche elle, si après l’auteur des Petex-Ra il rame comme un malade ! Ingrate !

Elle aurait pu choisir les angelots, en même temps, avec le billet que j’aurai fait, je me serai fait exécuter par les intégristes de tout bords. Ou encore les petits papillons d’amour, heu…… je passe !

Et pourquoi pas le très classique, crevette. Avec mon amour de la mer, sur les crevettes je parvenais à en faire trois pages !!!!

Non, elle a choisi les mammouthons !

En tout cas vous n’avez pas idée à quel point ils sont beaux ces petits mammouths, normal ils sont de ma famille, et quand on connait le tonton….

Tiens à ce propos il faut que je me dépêche, j’ai rendez vous ce soir avec Apolline sur ma méridienne.

Nos mammouthons d’amour tout le monde les aime déjà. Je vais enfin les voir demain soir. Ils s’appellent Mahé et Loup, c’est joli n’est-ce pas ?

Mes petits zamours, grand tonton il écrit beaucoup de bêtises avec lesquelles il pense faire sourire donc pas de passe droit, vous n’y échappez pas, mais promis si j’avais été poète, je vous aurais fait  une petite bricole de 10 000 vers au moins.

En entendant, le verre je l’ai déjà levé à votre santé.

Une belle aventure vous attend, vous allez hisser la grande voile pour partir sur cette mer fabuleuse qu’est la vie. C’est un voyage qui n’est composé que de découvertes, d’apprentissage, et de rencontres aussi.

C’est à une épopée indicible et personnelle à laquelle vous serez conviés. Maman et Papa seront là pour vous apprendre le voyage jusqu’au jour lointain où vous serez assez grands pour tracer par vous même la route sur l’océan de votre choix, mais ils resteront à tout jamais votre havre.

Je vous souhaite la bienvenue dans la grande aventure de la vie qui désormais s’offre à vous, je vous aime mes amours.

Bon cela étant mes petits chéris, bientôt les vacances sont finies, en janvier on commence l’entraînement de rugby !

Non ?

Bien sûr !  Trois mois c’est assez vieux pour commencer !

samedi 16 octobre 2010

Enceinte

Aujourd’hui je vais vous parler du mot enceinte.
Apolline ?
 
Non, vous n’y êtes pas du tout.  Je sais bien que tous les matins la première chose que vous faites en vous levant, c’est vous précipiter sur l’ordinateur pour venir voir les Petex-Ra. Attention aux addictions ! Vous n’avez pas bien suivi, relisez le billet plus bas, Apolline n’est pas encore venue sur ma méridienne. Je ne sais pas si on ne m’a pas bien expliqué, mais à distance…
Ou alors vous me prenez pour le Saint Esprit, de vous à moi en confidence, je vous assure que c’est un honneur largement immérité.
 
Enceinte décrit l’état d’une parturiente qui ne l’est pas encore comme la délivrance n’est pas survenue. J’ai l’art de faire simple, n’est ce pas ?
Les habitués, je le sens, commence à piaffer d’impatience. Dans un instant une clameur va s’élever, et on va entendre Etumos, Etumos, Etumos !
Bon d’accord on va aller faire nos dévotions à la déesse des mots.
 
Enceinte apparait au VII ème siècle dans le bas latin sous la forme incincta elle même déclinée du latin inciens, la locution signifiait entourée d’une ceinture.
Entourée d’une ceinture signifie circonscrit, délimité, et entre totalement en opposition avec le mot même de liberté. Ce n’est pas faux. Une femme enceinte bénéficie d’une liberté limitée dans ses mouvements, voire ses déplacements, compte tenu de son état.
 
Au fond disons-le, la femme enceinte malgré les joies que son état peut lui procurer quand elle n’est pas malade, n’aspire qu’à une seule chose surtout vers la fin, devenir une parturiente, c’est à dire une femme qui accouche afin de vivre sa délivrance. En effet délivrance vient du latin liberare qui signifiait mettre en liberté.
 
Alors on se résume, tout d’abord on est content, puis très vite on s’aperçoit qu’on est ceint de tout côté par un manque de liberté total, mais enfin on finit par vivre une véritable libération en mettant un terme à un état devenu extrêmement pesant. C’est en effet un peu ça l’histoire de la mater…
 
- J’ai entendu ! Je vous préviens j’ai entendu ! Qui a dit ça ? Qui a dit que la délivrance était pour avril 2012 ? Mais enfin, un peu de tenue je vous prie, je parle de la maternité !
- Mais arrête, personne n’est dupe !
- Tonton Gustave ? C’est la première fois que tu apparais sur ce blog.
- Je sais bien tu n’en as que pour ta tante Jacqueline, et moi je sens le gaz ? Au fait, c’est qui cette Apolline ? Elle a de jolies gambettes ?
- Tonton arrête. Je te rappelle que le blog est ouvert à tous, donc aux mineurs. je t’en parlerai en privé.

Amis lecteurs, je vous prie d’excuser l’arrivée intempestive d’Oncle Gustave, mais quand vous connaitrez tous les membres de ma famille, vous compatirez.
 
Et bien non, dans cette explication sur le mot enceinte, il n’y a pas de message destiné à Apolline et encore moins d’intention politique. Bon en même temps je ne peux pas vous empêcher de penser !
 
C’est juste un petit billet clin d’œil destiné à quelqu’un que j’aime énormément, la copine de Cookie le mangeur de sauterelle, qui attend avec impatience désormais une délivrance proche :-)

mardi 12 octobre 2010

Amour contrarié

La brosse à dents se morfondait sur son support électrique. Elle trônait bien en vue sur la tablette de verre juste sous un spot halogène. Elle savait qu’elle était une privilégiée, les feux de la rampe c’était pour elle. Quand l’interrupteur de la brosse donnait le La, elle s’activait sur sa scène buccale avec frénésie, elle y mettait tout son cœur.
Un esprit chagrin eut pu dire, bof elle brossait, quoi ! Un commercial l’aurait plutôt qualifié de révélatrice de sourire. Question de point de vue !

Elle s’en fichait éperdument. La seule chose qui comptait pour elle, c’était le spectacle. Danser sur la scène des dents et des gencives était un ravissement, elle avait la chance de faire ce qu’elle aimait, adéquation parfaite entre le rôle, le destin, et l’envie. Elle n’est pas belle la vie ?

Et bien au fond pas tant que ça. La brosse à dents n’ignorait pas que sa situation en pleine lumière faisait bien des envieux. Tiens par exemple, le coton tige. Enfermé dans un sachet en plastique au fond d’un placard obscur, il ne voyait jamais la lumière, et peut-on vivre sans lumière ?

Elle n’osait même pas penser à la poubelle en inox située au dernier sous sol, sous le lavabo. Bien sûr elle faisait partie des sans grades, ceux qu’on ne voit jamais. Néanmoins, elle savait bien que sans la poubelle elle ne pourrait pas continuer à briller ainsi en pleine lumière. Les machinistes obscurs ont un rôle indispensable dans le théâtre de la salle de bain.

Malgré tout la brosse à dents était anxieuse, perplexe. Certes son métier lui donnait bien des satisfactions, mais elle le savait éphémère, très éphémère, comme ce papillon qui nait le matin et meurt le soir. Certes ce métier donne du plaisir aux spectateurs, mais on y vieillit très vite, et elle ne savait pas de quoi l’avenir serait fait.
Elle se doutait bien qu’elle aussi comme tant d’autres avant elle finirait en bas, au dernier sous sol, dans la poubelle, sous le lavabo. Mais après ? Oui mais après.

Y a-t-il une vie après la poubelle ? Que devient-on ? Où va t-on ? existe t-il une vie postérieure, réincarnation en bouchon de bouteille de bourbon ou en laine polaire ? Personne ne le sait, personne n’en est revenu. La brosse à dents était profondément angoissée face à toutes ces questions sans réponses. Alors elle se complaisait dans son rôle de jeune écervelée qui gigotait de la gambette sur l’émail des dents. Les autres ne savaient pas qu’une fois éteints, les projecteurs laissent la brosse à dents seule avec ses questions existentielles.

Et puis, ce n’est pas tout.

Elle l’avait vu un jour sortir du tiroir du petit meuble bas, dans le fond de la salle de bain, un endroit auquel elle n’aurait jamais accès. Elle en ressentit un choc violent au creux de l’estomac. La brosse à cheveux !

Sûre d’elle, viril, oui la brosse à cheveux reste de genre féminin même si l’individu est un mâle, c’est comme pour les orques. Elle était tellement belle avec son manche en bois sombre et sa chevelure régulière, noir de jais, coupé à ras, que la brosse à dents en tomba instantanément amoureuse. Elle aurait aimé se lover contre son torse puissant, mais les conventions sociales ne le permettent pas. Depuis quand une brosse à dents et une brosse à cheveux s’unissent-elles pour le meilleur et le meilleur ? Jamais. Ça n’arrive jamais, et si ça survient ce sont toujours des unions clandestines pour le pire et le pire.

Il vivait dans un autre monde, celui des biens nés,  celui de ceux qui savent qu’ils ont le temps pour eux. Bien entretenues, Chronos n’a aucune prise sur les brosses à cheveux. Pour peu qu’elles aient la chance d’appartenir à un chauve, alors là, c’est l’éternité ou presque qui s’offre à elles. La brosse à dents savait bien que ses jours étaient comptés.  Sa durée de vie n’était guère de plus de deux mois, quelques fois trois si celui qui la possédait n’appuyait pas trop fort sur les dents.

La brosse à dents devait oublier ces idées un peu noires. Il fallait qu’elle se repose pour son show de 23 heures. Elle aimait bien jouer en nocturne, le public est plus attentif, moins agité. Consciencieuse, elle se ressaisit, mais au fond d’elle, elle était très triste en pensant à la brosse à cheveux. Décidément il est bien difficile d’avoir des amours heureuses quand on est une brosse à dents. On prend les artistes pour des gens superficiels et égocentriques, mais ils ont un petit cœur qui bat comme tout le monde. La brosse à dent en était la preuve.

Elle décida d’oublier ses idées un peu tristes, mais se dit, et si c’était vrai, si après la poubelle, il existe quelque chose, si c’était vrai qu’on se retrouve sous une forme ou une autre, alors j’aimerai bien être réincarné en peigne, et peut-être enfin pourrai-je vivre des amours heureuses avec ma brosse à cheveux.

lundi 11 octobre 2010

Atermoyer

Bientôt vous allez tout connaître de ma vie. Je vous ai parlé de Tata Jacqueline, mais si vous savez bien, la reine de la blanquette de veau. En plus si vous suivez,ce n’était pas la première fois que j’en parlais, je vous ai déjà expliqué qu’elle avait eu de nombreux maris. Aujourd’hui je vais vous parler d’Apolline, une charmante damoiselle qui m’émeut avec délice. Peut-être pensais-je à elle quand j’ai formulé ma définition du nerf honteux.

Apolline est charmante. Oui je sais je l’ai déjà dit, mais les bonnes choses supportent la répétition. Apolline est enjouée, amusante, délicieuse, en bref Apolline me ravit. J’aime beaucoup la rencontrer et discuter avec elle, même si j’ai un peu de mal à me concentrer sur mes arguments, tant les siens sont particulièrement marquants, tout en pleins et en déliés quand elle se penche pour prendre sa tasse de café.

Si si, ne croyez pas, nous discutons, et le langage des yeux je vous l’assure est un vecteur de communication comme un autre. Mes origines latines font que j’aimerai enrichir mon propos en utilisant aussi le langage des mains, mais c’est une autre histoire.

Apolline sourit tout le temps mettant ainsi en valeur son regard espiègle. J’adore les petites rides naissantes au coin de ses yeux quand elle sourit, ça lui donne un charme fou.
En plus vous voulez que je vous dise, Apolline sent bon. Sa peau porte en elle la marque d’un cocktail subtil d’essences méditerranéennes et de soleil, un vrai ravissement.

Avec tout ça j’aimerai bien aller plus avant dans la discussion avec elle. je l’inviterai bien à partager ma méridienne, celle sur laquelle je m’installe pour lire. Il est bien connu que la promiscuité favorise le rapprochement des neurones, rapprochement indispensable pour une conversation de qualité. 

Mais enfin ! je vous en prie à quoi pensiez-vous ?

Apolline ignore ma méridienne et reste ostensiblement campée dans son fauteuil club anglais ! Cela étant le fauteuil club, disons le, n’est pas inintéressant. Très confortable pour une conversation approfondie, il permet d’être à l’aise quand on se cale bien au fond, ce que ne manque pas de faire Apolline. Ses arguments d’ailleurs n’en sont que plus probants tant sa jupe a tendance à remonter quand elle s’installe confortablement.

Pour tout vous dire, je prends plaisir à discuter avec Apolline mais ces derniers temps, ses atermoiements finissent par me déranger quelque peu.
Non ! Elle ne minaude pas, elle atermoie !
Ce n’est pas pareil. 

Atermoyer vient du vieux français termoyer qui signifiait, vendre à terme. Le verbe a pris aujourd’hui le sens de chercher à gagner du temps, remettre à plus tard. En droit il signifie qu’un créancier accorde un délai à son débiteur.
Alors comme ça coquine, il s’agit juste de remettre à plus tard, heu….. pas trop tard quand même !

Je viens de découvrir le sens de ce verbe qui lui sied à merveille. Au fond si j’ai bien compris et pour faire court,c'est sa façon à elle de me dire avant l’heure c’est pas l’heure et après l’heure c’est plus l’heure.

Dis Apolline, tu m’offres une montre ? Je te rappelle quand même que le 30 octobre il est hors de question que je recule d’une heure ! Je reste à l’heure d’été, non mais !

vendredi 24 septembre 2010

Pleutre

Le dictionnaire nous apprend de façon très laconique, qu’un pleutre n’est autre qu’un homme peureux.  Un homme. J’en déduis très logiquement qu’une femme peureuse n’est pas pleutre.
Nous sommes là en présence d’une grave atteinte à la parité, autrement dit un acte qui n’est pas loin d’être révolutionnaire par rapport au totalitarisme du politiquement correct.


Dictionnaire, définition, je ne sais pas vous, mais moi ça me fait penser à l’Académie. Alors est-ce à dire que l’Académie Française est un aréopage de révolutionnaires ? J’avoue que l’idée de Richelieu portant barbe et béret avec étoile, pour savoureuse qu’elle soit, n’est pas loin d’être incongrue.
La bienséance m’interdit d’aller plus avant sur le caractère révolutionnaire de Richelieu, au risque de me faire excommunier par Ben 16ème du nom.

Alors quelle mouche a piqué l’Académie ? Je crois qu’il me faut mener l’enquête.  Réunion avec moi même sur le champ, comme le ferait un docte penseur qui animerait un colloque pour tenter de trouver la réponse à la question, mais est-ce que le feu brûle vraiment. Je m’absente quelques heures, ben oui le colloque !  mais je reviens.

Je n’ai pas été trop long ? J’ai la réponse. En guise de révolutionnaires, nous avons surtout à faire à une bande de machos !

Finalement, non, je suis habité par le doute, argument beaucoup trop réducteur.
Je  pense alors à un regard bleu comme les mers du sud, à un gamin facétieux malgré les quelques printemps qui commencent à habiter son âme, le délicieux Jean D’Ormesson. Connaissez-vous homme qui aime autant les femmes que lui, aussi charmeur que lui, aucune ne lui résiste, impossible à cet homme d’être macho, il les aime trop pour ça.
Au fond, si le dictionnaire parle d’homme peureux pour définir le pleutre, c’est au finalement parce les membres qui composent l’Académie aiment les femmes.

Bon mon couplet politiquement correct sur les femmes c’est fait ! Ça tombe bien parce que ce soir j’ai envie de me faire inviter à dîner chez Tata Jacqueline. Non, je ne suis pas intéressé, juste pragmatique, le vendredi soir c'est blanquette  de veau et Sancerre blanc !

Finalement je n’ai pas avancé. Je crois que je n’y couperai pas, il me faut aller faire mes dévotions à la déesse Etumos, plus connue sous son nom latin d’Etymologia.
L’origine du mot pleutre, pourrait venir du flamand. A l’origine la signification se trouverait dans chiffon, chose sans valeur, ménage, vaurien.

J’y verrai presque une concordance avec couard qui introduit en plus une notion de lâcheté.  Comme dirait une de mes amies, qui en est à son 25ème divorce, “ un homme, quoi !”. Il faut dire que la logique et elle ça fait deux, au fond elle leur reproche avant tout de ne pas être George Clooney. Je lui ai conseillé d’élargir le champ de ses morphotypes, mais elle reste hermétique à mes arguments.

Finalement le pleutre est méprisable. Avez-vous vu l’origine du mot ? Chiffon, chose sans valeur, vaurien. L’essentiel est là, et non dans la peur. La peur est induite par un état de stress produit par la mise en œuvre de neurohormones qui
- Non ! Arrête ! tu t’amuses avec les mots, tu ne fais pas une conférence !
- D’accord, je barre !
La peur est induite par un état de stress produit par la mise en œuvre de neurohormones qui
Heureusement que mon deuxième Moi est là, car je me laisse quelques fois entraîner par mes élans.

Au fond le pleutre exprime une peur, rarement objective. Sa peur est motivée par sa personne, l’atteinte à sa personne, à ses avantages, à sa situation. Ça vous dit quelque chose ?
Non ?
Hypocrites !
Nous en avons tous connus dans les entreprises… ou ailleurs.
Vous remarquerez chers lecteurs, que je suis de plus en plus sous contrôle, et pas une fois je n’ai parlé des hommes politiques.
Non je n’en ai pas parlé ! Loin de moi cette idée mesquine de leur attribuer la pleine propriété de la pleutrerie.
Je vous trouve très injustes envers moi de le sous entendre, et surtout j’ajouterai, soyez gentils, ne me tenez pas responsable de vos idées parasites :-)

mercredi 23 juin 2010

Gougnafier

J'aime beaucoup ce mot tombé aujourd'hui en désuétude.
Le gougnafier n'est autre qu'un incapable, un impoli, un goujat, un lourdaud voire un sagouin. Beau palmarès n'est ce pas, pour qualifier ni plus ni moins qu'un Jean-foutre, un incapable qui montre de l'indifférence ou de l'insouciance.
Non ! C'est promis, je ne parlerai pas des Politiques dans ce billet, même s'il y aurait à dire. D'une part parce que je les ai beaucoup étrillés ces derniers temps, et d'autre part parce qu'il y a bien de députés de base, de conseillers municipaux ou de maires qui font avec dévouement leur travail, il faut le dire aussi de temps en temps.
Le gougnafier est somme toute une espèce de bipède fortement répandue. Paré assez souvent de très jolis atours, on lui accorde un crédit qu'il ne mérite guère. Je n'irai pas jusqu'à dire que le gougnafier est un fainéant car il travaille, essentiellement sa communication et son image car pour le reste, il est un incapable.
Le gougnafier percé à jour devient très vite un goujat, un impoli, ou même un franc sagouin. Le masque tombe, dévoilant le côté peu reluisant du personnage qui le plus souvent endort son monde pour en tirer un profit.
Paré de ses plus beaux atours, bonne communication, tirer un profit, soucieux de son image, voilà le résumé qu'on peut en faire.
Observons à présent l'origine du mot. Elle est très difficile à établir. Si le mot est apparu semblerait-il en 1891 dans la langue française, son origine pourrait se trouver dans gougnafiasse, qui a revêtu plusieurs sens au fil du temps, notamment celui de se goinfrer, et de prostituée. Loin de moi l'idée dans ce billet de manquer de respect aux dames de petite vertu, je ne réduirai pas le mot prostituée aux officiantes du  plus vieux métier du monde, mais j'élargirai le sens à celui de se vendre au plus offrant sans sens moral contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Les mercenaires et les traders correspondent parfaitement à cette définition. 

Les gougnafiers sont au final des mercenaires parés de leurs plus beaux atours à des fins de profit personnel, qui se prostituent c’est à dire se vendent au plus offrant,  et par ailleurs incapables, indifférents, et insouciants. Je suis sûr que ça vous dit quelque chose. On en a tous rencontré dans notre vie, surtout en entreprise. La seule attitude à avoir envers un gougnafier pour ne pas tomber dans ses rets et en devenir la victime, consiste à se montrer indifférent et à le laisser se dégonfler tout seul comme la baudruche de fatuité qu'il est.
Nous sommes là confronté au paradoxe du gougnafier, il n'existe que par les autres, mais Dieu merci l'indifférence permet de le faire disparaître à tout jamais.
A propos d'atours, car vous avez bien compris que le gougnafier a besoin de très beaux atours pour tromper, ne trouvez vous que la couleur bleue lui va bien………

lundi 7 juin 2010

Séide

Peu usité finalement ce joli mot de séide qui prend plusieurs significations.
Séide peut signifier être dévoué à quelqu’un ou partisan de quelqu’un. Dans une forme plus radicale il peut qualifier une personne fanatique.
Difficile par conséquent d’isoler séide de son contexte pour en connaître le sens exact.
Faisons un instant de la pure fiction, imaginons que dans l’univers politique se trouve des séides… j’ai pris soin de dire que nous étions en pleine fiction, alors imaginons. 

Vous avez probablement remarqué comme moi que Dominique de Villepin fait son retour dans les médias. Il opte pour une stratégie payante finalement, se déplacer pour aller parler avec les sans grades. D’autres l’ont fait avant lui comme Ségolène Royal ou Marine Le Pen. Ce n’est pas absurde, car d’une part ça lui permet de marquer sa différence avec les politiques institutionnalisés, et d’autre part il cultive ainsi un certain panache qui lui est cher comme l’a montré son discours à l’ONU au moment de la guerre d’Irak.
Il jouit d’une certaine aura pour ce fait d’armes, et le petit peuple des sans grades voit sa différence réelle ou supposée avec les institutionnels. Ce peuple a de la mémoire et pourra s’en rappeler le cas échéant si Dominique de Villepin est candidat.

Nicolas Sarkozy sera bien obligé de le contrer. Il ne le fera pas lors d’un affrontement direct, ce n’est pas son rôle enfin….en théorie, il enverra probablement l’un de ses séides.
Le plus qualifié sans conteste, tant les autres donnent l’impression d’avoir tenté le concours d’entrée à l’école du rire, est Jean François Copé. Comme ne manque pas de le souligner certains commentateurs, Copé est un homme de conviction, intelligent, cultivé, et ayant l’esprit d’à propos. Un homme de panache contre un autre homme de panache.
Nous parlions de séide, n’est pas ?  Copé malgré quelques coups d’éclat n’en est pas moins un homme lige du président, si je peux me permettre cette juxtaposition.

A votre avis, Nicolas Sarkozy, connait-il l’origine du mot séide ?
Séide vient de l’arabe Zayd du nom d’un affranchi du prophète. On peut raisonnablement en déduire qu’un séide est un homme dévoué à quelqu’un jusqu’au jour où il devient un affranchi. Finalement 2012 c’est très près de 2017, non ? Oui je sais, j’ai l’esprit mal tourné. 

Faut-il en déduire qu’il y a peu de séides pour servir le président dans cette affaire, je ne sais pas, j’ai bien précisé qu’on nageait en pleine politique fiction.

jeudi 3 juin 2010

Oxymore

Non, oxymore ne signifie pas “plus d’oxygène” comme les adeptes du franglais seraient enclins à le penser tant ils ne maîtrisent aucune des deux langues.
Oxymore, est le nouveau phénomène de mode dans les médias. On a tout eu depuis quelques années, le  dernier en date, le logiciel. Evidemment vous savez tous ce qu’est un logiciel, mais savez-vous ce qu’est le logiciel du PS, ou le logiciel de la majorité ? Non. Moi non plus, mais eux non plus !
Il me semble bien que cette expression débile soit sortie en son temps de la rue de Solférino, mais je ne l’affirme pas. C’est quand même assez savoureux de voir des gens qui en sont tous restés au MS-Dos dans leurs comportements, parler de logiciel ! Dans les prochains temps s’ils découvrent que Microsoft en est à Windows Live, je suis prêt à parier  qu’ils nous feront le coup de la fenêtre vivante ou en direct !
Je suis de bonne humeur aujourd’hui, je vous épargnerai le fameux “projet” mis à toutes les sauces, “ Mon petit, as-tu le projet de te laver les mains, car nous passons à table dans cinq minutes “.
J’en reviens à oxymore. Prêtez attention aux débats télévisés, il n’y en a pas un aujourd’hui qui peut se dérouler sans qu’un sentencieux participant nous fasse le coup de l’oxymore. C’est pas possible, je vais finir par croire que dans le microcosme parisien ils organisent des concours !
L’oxymore à l’origine, est une figure littéraire juxtaposant dans une même locution deux mots au sens contradictoire pour produire un effet de surprise, comme le fit en son temps Corneille dans Le Cid,  “ cette obscure clarté”. Au final l’oxymore pour poétique qu’il soit n’est autre qu’un éparpillement sémantique qui contient une certaine illisibilité.
Allez, et si on faisait une petite décoction de racines pour changer ? Direction la Grèce notre mère à tous.
Oxymore, ou oxymoron fut composé à partir de oxu qui signifiait aigu  et de moros qui lui signifie émoussé et a évolué vers niais, stupide. Les grecs ont attribué à oxymoron le sens de spirituel sous une apparente stupidité.
Au final que produit l’usage intempestif des oxymores ? Ni plus ni moins qu’une désorientation de laquelle va découler des biais permanents de la pensée. Je serai parano, j’en viendrai presque à considérer qu’on est en présence d’une stratégie cynique de désorientation des masses induisant un perte des repères créant ainsi une insécurité qui va rendre le peuple plus vulnérable et donc plus malléable. Heureusement que je ne suis pas parano, il est bien sûr impossible que le petit cercle d’influence parisien ait une attitude aussi perverse !
Enfin….je serai ces brillants locuteurs qui ne retiennent de l’oxymore que le sens spirituel qui lui est prêté, de ne pas oublier que leurs auditeurs quant à eux en retiennent avant tout une stupidité qui n’a rien d’apparente.

mercredi 2 juin 2010

Aphorisme

Aphorisme, vous savez ce sont ces petites phrases que nous lisons avec délectation le matin en ouvrant l’ordinateur. Souvent elles révèlent avec finesse le trait d’esprit de son auteur.

En effet, le “A” n’a rien de privatif, quoique…..

J’ai eu envie de ce mot, mais à l’instant même où je l’écrivais il ne me parlait plus vraiment. Dans ce cas, c’est simple j’allume mes chaudrons et je fais parler les racines, en fait c’est parce que je ne suis pas très bon avec les runes.

Aphorisme vient du grec aphorismos qui signifie définition.

L’autre jour j’ai vu le président Sarkozy se rendre à l’UEFA, mais si vous savez bien, c’est cette organisation qui a transformé un beau sport que les gosses adorent en une activité douteuse pour ceux qui n’avaient pas le bagage nécessaire pour faire trader en bourse.

Le président Sarkozy avec ses manières habituelles de mauvais acteur américain des années soixante, se congratulait que la France ait obtenu l’organisation de ce spectacle. Des sommes folles vont être dépensées, voilà qui réjouira les hôpitaux en attente d’un nouvel appareil d’IRM, ou le personnel médical en attente de moyens qui se raréfient sans cesse au nom d’une gestion comptable de la médecine.

Avec un ton docte et sentencieux, le président Sarkozy lâcha cette phrase à marquer d’une pierre blanche “ l’euro c’est bon pour la croissance de la France “ ???????????

S’il pense au tourisme, il n’a pas l’air de savoir que ceux qui vont aller à l’euro n’iront pas en plus en Bretagne, dans les pays de Loire ou dans les Pyrénées, question de budget disponible, lui qui veut sacraliser la gestion comptable des affaires publiques sauf pour les services de l’Elysée, il devrait le savoir.

Cette phrase “ l’euro c’est bon pour la croissance de la France” est assénée comme une définition gravée dans le marbre. Définition avez-vous dit  ? Donc nous sommes en présence d’un aphorismos, autrement dit d’un aphorisme.

J’avais raison je crois, d’émettre un doute au début, dans certains cas, le “ A “ d’aphorisme est bien privatif !

mercredi 28 avril 2010

Le nerf honteux

Aujourd’hui c’est médecine sur Petex-Ra. Contrairement au précédent billet qui est un hommage, aujourd’hui il s’agit bien d’un petit texte ridicule et absurde.

Alors, le nerf honteux ? Vous ne savez pas ce que c’est ? Je vous rassure il y a deux jours moi non plus, mais entre temps j’ai rencontré mon médecin traitant ! Je connaissais son existence mais pas son nom. Non pas mon médecin traitant, le nerf !

Encore une définition relevant de la nosologie. Mais au fait, c’est probablement l’Académie de médecine qui a compétence en nosologie. J’imagine volontiers la séance du jeudi de cette docte assemblée composée de brillants professeurs tous vêtus de leur blouse blanche, et portant épée et bicorne.

?????????????????????
Et bien oui c’est une académie ! Alors épée et bicorne ! Ils peuvent toutefois s’en dispenser en salle d’opérations.

Une question m’habite je dois dire. Est-ce que l’âme de Monseigneur Lefebvre, grand défenseur de la burka mentale dans le catholicisme, planait ce jour là dans l’amphithéâtre ?
- Excuse-moi de t’interrompre, mais il n’y a pas une incompatibilité entre catholicisme et burka ?
- Pas du tout, enfin tout au moins ce catholicisme là. Comprends moi, nous sommes dans une société de mode et de l’éphémère, par conséquent j’utilise un mot que tout le monde peut comprendre, avec tout le mal que se donnent LCI et TF1 pour parler tous les jours de la burka, il faut bien saluer leur ténacité. Tout le monde sait à présent ce qu’est une burka. Par contre si j’avais indiqué qu’il s’agissait du fondateur de la Fraternité Saint Pie X, personne n’aurait compris.

Mais revenons au nerf honteux. As-tu remarqué ami lecteur à quel point je te soumets à un suspens haletant ?

Le nerf honteux est le nerf qui intervient dans le processus d’érection de la verge. Heureusement que vous l’avez Messieurs car ça permet à la dame que vous serrez dans vos bras, de constater que la profonde satisfaction que vous avez de la voir, n’est pas feinte.
Mais pourquoi diable ont-ils appelé ce nerf, nerf honteux ?????

De deux choses l’une, l’assemblée qui siégeait lors de cette séance avait une moyenne d’âge de 98 ans, ou ils étaient chargés comme des mules ! Il n’est en effet pas exclu que le Professeur Delagoutte, fils de viticulteur du Bordelais, rentrant de vacances de Margaux, soit arrivé ce jour là en camionnette plutôt qu’en taxi.
Je préfère cette deuxième explication, car j’imagine mal l’académie pudibonde, quand on connait les chansons de carabins éructées lors de soirées à faire rougir un légionnaire !

Mais connaissaient-ils le sens de honteux ?
Honteux trouve son origine dans le francique haujan qui signifiait honnir.C’est au XI ème siècle qu’il prend le sens de déshonneur et au XVI ème le sens de retenue.

Franchement ils ont tenus séance le 1er avril, c’est pas possible autrement !
Demandez voir à votre pénis s’il a envie que son nerf préféré fasse preuve de retenue !

Après réflexion à la limite de la ratiocination, il n’y a qu’une seule explication possible, les membres de l’Académie de médecine, tout au moins ceux qui ont siégé ce jour là, sont en fait de gros déconneurs.
Confondre honteux avec glorieux, non mais !
Il est vrai qu’ils avaient une circonstance atténuante, le Haut Médoc du Professeur Delagoutte.

vendredi 2 avril 2010

Les feux de la vie à l’hôpital

Tiens une nouvelle série démarre sur Petex-Ra.
Et bien non, une fois n’est pas coutume pas de texte ridicule et encore moins absurde sur Petex – Ra. Je me suis absenté depuis quelques jours. A présent je me repose loin d’Internet, des tchats et des réseaux sociaux pour ma plus grande tranquillité.
J’ai décidé de vous parler aujourd’hui des infirmières. Je les ai beaucoup fréquenté ces derniers jours. On ne parle jamais d’elles, et pourtant……
Les enfermiers sont apparus en 1288, non pas dans les hospices mais dans la langue française. L’enfermier était celui qui s’occupait des infirmes.
Cette forme archaïque s’est constituée sur le latin in firmus qui signifiait qui n’est pas en forme au moral comme au physique.
Finalement une seule locution réunit parfaitement l’infirmière et son patient, le malade qui n’est pas en forme au moral comme au physique, et l’infirmière qui est très en forme au moral comme au physique pour s’occuper du premier.
Finalement ce binôme éphémère qui unit ces deux êtres c’est un peu l’art du “deviens ce que je suis”.
Transmetteur d’énergie, transmetteur de vie, l’infirmière navigue dans les méandres de la souffrance sans indifférence et sans émotions excessives pour pouvoir ramener là haut, vers le ciel toujours plus bleu de la destinée humaine. On appelle cela la compassion.
Fatiguée, stressée, en difficulté de vie comme ça peut nous arriver à tous, elle n’en laisse rien paraître, le geste est précis, sûr et technique.
C’est un métier me dira –t-on. Que répondre à cette tautologie ?
Oui c’est un métier et quel métier, fait de précision et de responsabilités. Mais que dire de cette jeune femme aux yeux bleus mer du sud qui entre dans votre chambre à 6 heures du matin et qui vous demande, avec le plus beau sourire du monde, “ comment ça va ?”. Très curieusement on s’entend lui répondre “ ça va et vous ?” même si après avoir passé plusieurs heures en salle d’opération, on ressemble au ballon du dernier France – Angleterre.
C’est un métier ce sourire ?
Nos sociétés autistes qui ont décidé de rejeter les valeurs pour s’inscrire dans la culture de l’éphémère et des modes ne peuvent empêcher l’existence de niches d’humanité, et les infirmières le plus souvent en sont les officiantes.
Et les médecins dans tout ça ?
Pour de multiples raisons qui tiennent à mon histoire de vie, j’ai souvent eu des relations mitigées avec les médecins, entre l’omnipotent qui pense déchoir en communiquant, et le tiroir caisse qui évalue quantitativement les affections en fonction du prix de la dernière berline de luxe qu’il faut avoir, j’ai souvent navigué entre colère et rejet de cet univers si particulier.
Et puis il y a les autres, mes rencontres récentes, mon généraliste pétri d’humanité avec lequel on prend le temps de parler d’Harlan Coben, et ces deux spécialistes qui m’ont pris en charge pour me remettre en selle à un instant où la force de vie m’a lâché. Tous deux sont très loin des clichés que j’évoquais auparavant. Leur expertise est immense mais je n’aurai pas le mauvais goût de les qualifier d’experts, ils n’en ont pas besoin, ils sont au delà. Eux, et j’ai une pensée particulière pour celui qui m’a opéré, observent, analysent, déduisent, décident, tranchent et coupent, combattent l’ennemi avec pour seule mission de rendre la vie à celui qui s’abandonne totalement, sans concession possible, entre leurs mains.
Et dire que certains veulent faire, font, une gestion exclusivement comptable de la médecine hospitalière. Que voulez vous, des hommes sans âme il y en a toujours eu.
Il y a des jours comme ça, où on rencontre des toubibs, des vrais, des tueurs de mort, cette chienne infâme que je hais car elle est une insulte à l'intelligence. J’ai eu cette chance de croiser la route de tels hommes qui se sont occupés de moi. La vie fait toujours des cadeaux encore faut il les voir.
Le tueur de mort et l’insuffleuse de vie nous ramènent toujours sur le petit sentier qui descend de la colline pour aller vers la mer.
A tous deux, tueur de mort et insuffleuse de vie, je vous dis juste simplement, merci.

samedi 6 mars 2010

Je t’aime

Suis-je ivre mort ?
Franchement vous ne trouvez pas qu’il y a une part d’inconscience à vouloir s’attaquer à cette locution.
Tous les poètes de France de Navarre et d’Alpha du Centaure également appelé par les intimes Rigil Kentarus, l’ont traitée.
On a tout eu. On est passé par le “rhaaaaaa je t’aime”, “huuuuummmm je t’aime”, “ben ouais quoi ch’taime”, le “je t’m” d’une nouvelle race de primates, sans oublier le laconique “moi aussi”, ou encore le “tu le sais bien “ alors qu’on est plongé dans le spectacle d’une bande d’usurpateurs au melon gonflé entrain de prendre une leçon de football face à l’Espagne qui pourtant ne force pas son talent.
Tu es profondément injuste, tu oublies le dernier France – All Blacks.
D’accord, tu veux parler d’éthique alors que moi avant je parlais de passe temps. Quand c’est France – All Blacks, on commence par débrancher les téléphones, tous, internet, à mettre un morceau de carton sous le marteau de la sonnette, et on suggère à son épouse  d’aller voir ce nouveau coiffeur qui accorde 20 % de réduction à l’occasion de son ouverture, et si ça ne suffit pas, on rétorque “ c’est pas le moment”.
Et si tu regardes un match de Hand, ça marche aussi ?
Non. On ne parle jamais du Hand, ils vont au combat et ramènent le titre, il n’y a aucun commentaire à faire, ils font juste leur travail.
Tu pourrais cesser de m’interrompre s’il te plait.
Je t’aime. Vous remarquerez que cette locution grandiloquente a pour objet un petit truc insignifiant, non pas vous, mais le “ t’ “, autrement dit un pronom personnel. Le pronom personnel est juste là pour vous remplacer histoire de ménager votre susceptibilité.
Je n’ai pas compris, pronom personnel.
Ok; Si tu préfères c’est ton avatar.
C’est vrai que c’est personnel tout ça. 
“ Tu m’aimes ? ” d’une part c’est très indiscret, et d’autre part ça ne fait que conforter votre masochisme. En effet, si je vous réponds oui comme vous êtes masochiste vous ne serez guère satisfaite, et je ne vous ferai pas plaisir, et vous trouvez dans ce cas que répondre oui est une preuve d’amour ?
Si je vous réponds non, vous serez heureuse vous aurez très mal, mais vous êtes-vous demandé si votre plaisir était le mien. Je ne suis pas sûr qu’il soit de bon aloi pour moi de continuer à entretenir ainsi votre vice.
Cela étant je dois reconnaître que votre question est pertinente, “ tu m’aimes ?”.
Allez, je vous ai assez fait languir.
- Je t’aime.
- C’est bien, on regarde ensemble dans la même direction, car moi aussi je m’aime.

TNT

Quand je vois cet acronyme, j’ai envie de tout faire exploser.

Avez-vous jeté un coup d’œil sur la grille des programmes ?

Ca va de, je suis transsexuelle mais commando parachutiste à, j’ai piqué le mec de mon père qui est le petit ami de ma mère en passant par, comment gagner 45 % d’intérêt en 2 heures en confiant vos économies à une banque d’affaires.

La TNT en fait ça sert aux grandes chaînes nationales à passer les émissions qu’ils n’oseraient pas passer à moins de porter une cagoule. C’est bien simple à côté des ces chaînes, la ferme calamités ou l’île de la délation passent pour des émissions hautement intellectuelles.

Alors il parait que TNT signifie télévision numérique terrestre, c’est bien l’évolution technique, ça permet de mieux voir les détails à l’intérieur des poubelles.

Dire que je croyais que TNT était l’acronyme de Transe Nullissime des Tarés.

vendredi 5 mars 2010

Idiopathique

Sur Petex-Ra on a pas peur, aujourd’hui c’est médecine !
Idiopathique est un terme de nosologie, c’est à dire de classement des maladies, qui signifie d’origine inconnue. On l’utilise quand les symptômes ne sont pas caractérisés.
- Docteur j’ai mal à la tête.
- Vous portez un casque ?
- Non
- Vous avez une tumeur ?
- Non
- Vous avez bu 2 litres de whisky ?
- Non
- Hummm, je vois. C’est une céphalée idiopathique. Ca fait 150 Fr.
Non je ne retarde pas, moi je ne me refuse rien,  je suis allé consulter un professeur à Genève.
- Au fait ?
- Oui ?
- Pourquoi un professeur à Genève ?
C’est simple j’ai lu un article sur lui dans Gaga le magazine de la presse people, et si c’est dans la presse c’est vrai, en plus il y avait les photos. J’aime bien la vraie information, celle qui est écrite en gros avec peu de lignes.
On le voyait en compagnie d’une chanteuse de R n’ B siliconée qui à 25 ans en était à son huitième divorce. En plus c’est forcément un homme important pour être invité à une soirée de charité où on leur servait du caviar et du champagne Blanc de Blanc qui coulait à flot. C’est un signe qui ne trompe pas, il est forcément compétent.
Je te sens presque soupçonneux dans ta remarque. Je rajouterai pour finir de te convaincre que je l’ai vu aussi à la télé sur une chaîne de la TNT. Je ne regarde plus que ça car depuis l’invention de la radio c’est quand même ce qu’on a fait de mieux la TNT.
Il y avait un reportage sur lui entre une émission sportive, le combattant de l’extrême, je mange des araignées en me baignant au milieu des requins tout en faisant un poker, et une émission intellectuelle car il faut aussi du fond, où un débat était organisé entre des voyants pour savoir qui serait président de la République en 2012. J’aime bien m’instruire de temps en temps. C’est quand même utile pour savoir pour qui voter.
Bon ! Les people, la presse de caniveaux, la télé poubelle, le charity business, ça c’est fait, reprenons !
Idiopathique disais-je. Certains lisent le marc de café, moi je lis les racines. Idiopathique vient du grec, idios qui signifie propre, et de pathê l’affection.
Je ne pense pas pour autant qu’on puisse établir une corrélation avec amour propre d’autant que dans le monde d’aujourd’hui il n’a guère sa place, l’amour propre, pas l’idiot.
Soudain en me relisant j’ai eu un éclair, propre affection. Les hommes politiques ! Avez-vous remarqué qu’ils disent une chose et son contraire. J’en connais un qui est gaulliste le lundi, FN le mardi, socialiste le mercredi, ultra libéral le jeudi, le vendredi il veut tout donner aux riches, et le samedi tout faire pour les pauvres. Il préfère en parler le samedi car il sait que personne ne regarde la télévision.
Je viens de comprendre les raisons du divorce entre l’homme politique ( non je ne suis pas sexiste ! car mesdames quand vous entrez dans cette catégorie vous avez les mêmes comportements que vos coreligionnaires mâles) et l’homme de la rue. L’homme politique est en fait souffrant.
Il est atteint d’une egopathite aigüe appelée aussi enflure égotique idiopathique. Une affection propre, réservée qu’à eux, une forme rare d’autisme d’origine inconnue. Alors nous autres vulgum pecus au lieu de les pourfendre nous ferions bien de comprendre enfin que nous avons à faire de grands malades.
Au lieu de vitupérer allons nous enfin réaliser qu’ils sont irresponsables en raison même de leur maladie. Allons nous enfin cesser de réagir égoïstement et faire  preuve d‘un peu de compassion ?
Et enfin pour conclure ce petit billet, je vous interdit de déduire que sous prétexte qu’ils sont atteints d’une affection idiopathique, ils sont idiots. Pour le moment aucune étude scientifique permet d’aller clairement en ce sens, mais j’ai confiance dans les progrès de la recherche scientifique.
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Nota :  Merci à Jérôme … mon médecin traitant qui lors d’une discussion sur Harlan Coben m’a soufflé le mot idiopathique. Quoi ? Vous ne discutez pas d’Harlan Coben avec votre médecin traitant ? Ah bon ? Ben changez-en, qu’est ce que voulez que je vous dise.

jeudi 4 mars 2010

C’est clair

Et bien non justement ça ne l’est pas.
Avez-vous remarqué que l’on utilise à tout bout de champ cette locution en guise de ponctuation.
Nicolas Sarkozy est borné (ne vous inquiétez pas les sympathisants UMP, vous pouvez à loisir remplacer par Martine Aubry, je ne vous en voudrai pas d’autant que ça marche aussi).
Excusez moi de cette interruption mais aujourd’hui avec le politiquement correct je prends quelques précautions. Nicolas Sarkozy est borné disais-je. C’est clair !
Vous ne remarquez rien ?
Quelqu’un de borné par nature fait preuve d’une opacité totale en matière de réflexion, en conséquence de quoi ça ne peut pas être clair !
Brenda qui joue dans cette nouvelle télé réalité, comment harponner un homme en 10 leçons et un porte jarretelle, est une vraie cochonne. C’est clair !
Ah oui ? Vous trouvez vous ? Puis-je savoir quel est le point commun entre un être humain et un suidé, si ce n’est qu’ils appartiennent tout deux à l’ordre des mammifères ?
Mon patron n’a pas voulu me donner une augmentation, c’est un vrai salaud. c’est clair !
Et bien non justement. Salaud vient du francisque salo qui signifiait sale et de l’allemand sau qui signifie cochon. Alors là nous sommes confrontés à un vrai problème qui dépasse largement la sémantique. Contrairement à une idée reçue le cochon est à l’état naturel un animal très propre, donc je ne vois pas comment le fait que votre patron puisse être un salaud soit clair, il y a une impossibilité compte tenu de l’étymologie certes, mais aussi de l’éthologie.
De plus sans être pernicieux je rajouterai comment faites vous pour savoir que votre patron est sale ?
De deux choses l’une ou vous le connaissez intimement et en prononçant cette phrase vous venez de faire votre coming out sans le savoir, ou alors vous êtes l’amant de son épouse qui vous a fait quelques confidences sur l’oreiller.
Je vous laisse imaginer la suite si vous avez prononcé cette phrase devant votre propre épouse, elle même lectrice assidue des Petex-Ra.
Alors vous qui répondez à tout propos c’est clair, commencez par mettre un peu d’ordre dans vos idées afin que ça le soit.

lundi 1 mars 2010

MED Radio Jazz

Après quelques semaines d'absence et des désactivations, j'ai pu réactiver Med Radio Jazz.




Je n'ai toutefois pu en réactiver qu'une, alors j'ai mélangé les genres, finalement c'est pas plus mal. Outre le jazz vous trouverez sur MEd Radio Jazz du Nu Jazz, deux doigts de trip   hop, un soupçon de lounge et un zeste de chill out. Des réglages restent à faire mais j'ai paré au plus pressé comme je vais bientôt m'absenter pour quelques temps.

L'adresse de MEd Radio Jazz  =>   http://www.radionomy.com/med-radio-jazz.aspx 


L'adresse du flux de MED Radio Jazz  =>   http://listen.radionomy.com/med-radio-jazz.m3u

dimanche 10 janvier 2010

Flux tendu

Locution communément employée par les membres d'un conseil d'administration pour dire à l'arrache.

Il faut cependant noter que des différences sensibles de sens peuvent apparaître.

En effet quand Jean Eude de  la Martinière expose devant les membres du conseil d'administration " en travaillant en flux tendu, nous avons augmenté la profitabilité de 6 points" le sens diffère de celui de la phrase de Marcel le camionneur qui s'écrie " en bossant à l'arrache comme ils nous font faire,  je me suis fait griller 6 points ! "
De plus il est plutôt rare que Jean Eude de la Martinière ponctue sa phrase d'une verte expression ayant le sens de fille de joie, comme pourrait le faire Marcel.
Mais très curieusement même si le sens peut différer les conséquences sont les mêmes. Quand Marcel se fait griller 6 points là aussi, la profitabilité de l'Etat augmente.
Et Marcel dans tout ça ?
Marcel est un héros ! A lui tout seul il augmente la profitabilité de l'Etat, et grâce à lui les ministres pourront plus souvent prendre les avions du G.L.A.M pour partir en week-end, et par ailleurs les membres du conseil d'administration pourront changer chaque année de berline de luxe.
Le flux tendu est bon pour tout le monde, pour les conseils d'administration, pour l'Etat, et pour les pauvres qui désormais sont des héros.

mardi 5 janvier 2010

Biaiser

La leçon du jour est consacré au verbe biaiser.

Vérifions ce que le dictionnaire  nous en dit.
Le dictionnaire évoque deux sens possible pour le verbe biaiser,  être de biais, ou aller de biais, et autre sens possible, user de moyen détournés, ruser.

Tout d'abord examinons le premier sens, être de biais. L'été dernier je suis allé au 6 ème mariage de Tata Jacqueline qui avait ma foi fort belle allure dans sa robe de couleur blanche. Le père Jean Philippe a béni cette union en précisant que les mariés s'unissaient pour le meilleur et pour le pire pour l"éternité. Il ne savait pas que Tata Jacqueline entretient un rapport particulier au temps. On ne  peut pourtant pas lui en vouloir, la locution me parait mieux choisie que le classique jusqu'à ce que la mort vous sépare, des fois que ça donnerait des idées à Tata Jacqueline.
Après la cérémonie, le Père Jean Philippe était positionné de biais sur la photo, dois-je en conclure qu'il est un grand biaiseur devant l'Eternel ?

Le dictionnaire nous évoque par ailleurs comme sens, aller de biais. Les pilotes de voiliers trans océaniques sont constamment entrain d'aller de biais pour rechercher le vent, peut-on pour autant dire qu'ils biaisent comme des bêtes ?
Mais là aussi ça me chiffonne quelque peu. Le dictionnaire nous indique que biaiser peut vouloir dire ruser. Je croyais que ce travers était réservé aux humains, or si un marin peut biaiser comme une bête ça signifierait que les animaux sont aussi capable de ruse. Quelle déception, toutes mes illusions s'envolent.

Enfin et je viens à l'instant de l'évoquer, on nous signale que biaiser peut vouloir dire user de moyens détournés, ruser.
Les hommes politiques usent régulièrement de moyens détournés pour nous convaincre, doit-on en conclure qu'ils biaisent comme des malades ? Cela ne me surprend plus guère si chaque fois qu'ils ouvrent la bouche j'ai une crise d'urticaire, dire qu'ils sont souffrants et je ne l'imaginais même pas !

Ce ne sont d'ailleurs pas les seuls, il en va de même pour les PDG de grandes entreprises. Si lors de votre recrutement on vous informe que pour la rémunération vous aurez 70 % du smic et 15 % sur les ventes, on peut en conclure que, si vous êtes chez un équipementier automobile, celui ci vous biaise à fond la caisse.

Toutefois ça sera bien fait pour vous, car désormais ayant lu ce billet vous n'avez plus d'excuse. Si vous refusez au prétexte d'avoir lu les Petex- Ra, et si le recruteur affiche un air contrit, vous saurez que celui  ci n'est pas totalement mauvais car lui aussi connait les Petex-Ra. Pour autant il me paraitrait tout à fait exagéré d'aller claironner à la cantonade que vous l'avez biaisé à votre tour, car de toute façon concernant la biaise c'est ceux qui en parle le moins qui en font le plus.